Au grand désespoir de ma famille je n’ai jamais été très viande, il faut dire que petite mon grand-père ne s’est jamais caché de tuer des poules, des canards et des lapins, il les tuaient même devant moi, ces mêmes lapins que je caressais quelques heures avant. Alors, quand ma grand-mère me répondait que ce midi c’était pommes de terre et lapin, ça ne passait pas, j’ai toujours eu le droit à la fameuse « mais goûte, avant de dire que tu n’aimes pas » à cette époque je ne comprenais pas pourquoi je devais me forcer à aimer quelque chose alors qu’un adulte, si lui dit qu’il n’aime pas, on ne lui met pas la cuillère de force dans la bouche.
Puis j’ai grandi, dans une famille qui ne pouvait pas faire un repas sans viande, en entrée : charcuterie et pâté, en plat : un bon pot-au-feu de maman et s’enchaîne le plat de fromages et les desserts industriels. Je ne critique pas, je n’ai jamais « manqué » de rien.
J’ai grandi dans cette société consommatrice, j’ai grandi dans le mensonge, j’en ai conscience aujourd’hui, des publicitaires qui te vendent du lait avec des slogans telle que « les produits laitiers sont nos amis pour la vie » j’ai grandi avec un voile opaque devant les yeux, c’est vrai, j’aime mon chien, j’aime les petits chats arpentant les rues, j’aime même les cochons, les moutons et les lapins, c’est mignon, mais auparavant, je n’avais pas le lien entre viande et animaux, je me sens tellement stupide en écrivant cela aujourd’hui. Je m’imaginais que mon pavé de steak, venait d’un producteur proche de ses bêtes, qu’elles avaient eu une longue vie, heureuse bien entendu, à gambader dans des grandes prairies, le grand air et qu’elles étaient morte de vieillesse. Comment peut-on être aussi naïve ? On m’a menti toute ma vie, avec des packagings, des phrases bidons, des labels, des publicités… Lire la suite